Qui était Gérard Berger ?

BGérard Berger, un chercheur à l'esprit libreiographie


Son enfance

Gérard Berger est né à Saint-Maurice dans le Val-de-Marne  le 7 juin 1938, d’un père comptable et d’une mère modiste.

Son père fut mobilisé en 1939, puis fait prisonnier en 1940. Sa mère et sa grand-mère paternelle travaillaient. Ce sont donc les grands parents maternels Respin qui s’occupaient de Gérard. Son grand père Joseph, menuisier, lui apprit à lire.

A 10 ans, il entra en 6e au Lycée Charlemagne à Paris ; il y poursuivit ses études jusqu’au Baccalauréat. C’est à ce moment là qu’il s’est intéressé aux sciences. Il se promettait de travailler plus tard sur le cancer et sur la structure de la matière.


 © ESPCI Paris

Sa formation

En 1955 il entra au lycée Chaptal à Paris en classe préparatoire à l’école de Physique et Chimie de Paris (ESPCI) et fut reçu du premier coup. Il fit partie de la 75ème promotion, de 1956 à 1960. Il fit notamment un stage au CEA où il connut Mr Roux, chef du Laboratoire de Photosynthèse, qui orienta sa carrière par la suite.


Sa vie professionnelle : du CNRS au CEA

Gérard avait été engagé au CNRS pour une thèse de Doctorat d’État sur l’inhibiteur de DNase à l’Institut de la Cellule Normale et Cancéreuse à Gerard hotpotVillejuif. Docteur es sciences en 1966, il aurait souhaité  étudier la différenciation cellulaire. Il disait : « j’avais de plus en plus l’impression que le but recherché dans cet institut n’était pas de trouver une thérapeutique quelconque au cancer, mais d’étudier les mécanismes de la cellule normale. Et pourtant nous voyions quotidiennement défiler les morts de l’Hôpital Gustave Roussy… Heureusement que Jenner et Pasteur n’ont pas cherché à comprendre toute l’immunologie avant d’essayer la vaccination ! »

Mr Roux le convainquit de poser sa candidature au Service de Radioagronomie du Centre d’Etudes Nucléaires de Cadarache. Dans ce service on étudiait la conservation des aliments par irradiation. Le matériel  utilisé était le maïs et Gérard devait identifier les produits induits par irradiation de l’amidon.

Gérard dut patienter 8 ans au Service Frédéric Joliot de l’Hôpital d’Orsay où il élaborait des radiopharmaceutiques, avant d’obtenir en 1983 le poste en Biophysique qu’il espérait, dans le Service de Mr Roux à Saclay. Il exécuta de nombreux travaux de Biochimie sur des protéines végétales et sous unités de protéines intervenant dans les réactions biochimiques de la photosynthèse : séparation de protéines, innovations de techniques de séparation, mesures  faites sur des colonnes métalliques de chromatographie liquide contenant diverses résines soumises à divers solvants aqueux et éluées grâce à des pompes assurant une certaine pression (HPLC), filtration sur gel ou échange ionique, mesures permettant de déterminer le mode d’activité enzymatique d’une protéine, comme la mesure de l’activité ATPasique. Gérard a beaucoup utilisé ces colonnes d’échanges ou de filtration Il  a fait énormément de recherches et contribué à de très nombreux travaux.

Retraité en 1998, Gérard écrivit des articles scientifiques aussi bien en Physique qu’en Biologie.

Genèse de son essai de physique théorique

Le vide l'energie la matiere de Gérard Berger
Gérard se consacra à la Physique théorique, un sujet auquel il réfléchissait depuis sa jeunesse. Le modèle standard  des particules et le modèle standard cosmologique ne l’avaient jamais vraiment convaincu. Le hasard voulut qu’il trouve dans la maison familiale de ses beaux-parents un ouvrage, "L’Ether" de B. Bourbon publié chez Dunod en 1948. En fait la théorie de l’éther, purement qualitative, avait été imaginée par 2 physiciens du XVIIIème siècle, Fatio et Lesage pour expliquer la gravitation.

Gérard trouva cette théorie géniale. L’idée lui vint alors de la reprendre, de la développer par le calcul mathématique et de l’étendre à toutes les forces (électriques, électromagnétiques et nucléaires). Un long travail s’ensuivit, qui dura plusieurs années. Ce long travail, fait d’essais fructueux ou infructueux qu’il fallait reprendre pour mieux repartir, finit par prendre forme, et aboutit à cette théorie originale expliquant l’origine des forces de manière simple et logique et où il réfutait point par point toutes les critiques qui avaient mené à l’abandon de la théorie de l’éther au cours du XXème siècle. « Le Vide, l’Énergie et la Matière » était né. En 2008 il avait réussi à publier la partie concernant la gravitation, dans un journal scientifique,  Apeiron.

 

En Physique théorique, il est impossible de publier un travail scientifique en dehors des dogmes admis. Ainsi « Le Vide, l’Énergie et la Matière » fut publié chez un petit éditeur nivernais en 2011 et réédité en 2014. Finalement une 3ème édition est sortie chez L’Harmattan en mars 2018, permettant à son œuvre d’être accessible aux universitaires, notamment par son format numérique.


 

Ses travaux en Biologie

Gérard mena également de nombreux travaux en Biologie et publia quantités d’articles sur le cancer, la différenciation cellulaire, la structure des chromosomes, la réplication et l’évolution de l’ADN, l’origine de la vie et l’évolution.Medical hypotheses

En immunologie, il émit des idées également innovantes pour traiter les maladies auto-immunes et améliorer l’efficacité de la réponse immunitaire, en s’appuyant sur l’idée de l’origine germinale de la diversité des anticorps.

En 2015, il a publié chez Medical Hypotheses une théorie novatrice sur les virus dans laquelle il explique la résistance de certains agents pathogènes à la vaccination par le mimétisme moléculaire. Pour améliorer la réponse immunitaire, il suggère de supprimer des épitopes en commun entre le soi et l'agent pathogène par injection intrathymique d'anticorps contre l'agent pathogène.

 

Gérard fut malheureusement atteint en septembre 2017 d’un cancer de la plèvre, maladie qui l’emporta le 30 décembre 2017.
Il fut profondément humain et généreux, il resta humble toute sa vie. Chercheur scientifique dans l’âme, en Biologie comme en Physique théorique, Il laisse derrière lui une œuvre inestimable. Son souhait a toujours été que ses travaux puissent inspirer et aider d’autres chercheurs après lui…