Immunologie

Améliorer la réponse immunitaire contre les pathogènes et améliorer les performances des vaccins

Dans le contexte actuel de la pandémie de Covid-19, nous requérons l'attention des chercheurs et proposons la lecture de cet article : "Escape of pathogens from the host immune response by mutations and mimicry. Possible means to improve vaccine performance".

C’est une théorie très intéressante de Gérard Berger, chercheur au CNRS et au CEA, qui explique la résistance de certains agents pathogènes à la vaccination par le mimétisme moléculaire. Pour améliorer la réponse immunitaire, il suggère de supprimer des épitopes en commun entre le soi et l'agent pathogène par injection intrathymique d'anticorps contre l'agent pathogène.

Pour un résumé plus rigoureux, voici l’abstract de son article paru dans Medical Hypotheses, Volume 85, Issue 5, November 2015, Pages 664-669.

Abstract

The ability of certain pathogens, such as human immunodeficiency, hepatitis C, herpes simplex, influenza viruses, Plasmodium falciparum, etc., to escape from host immune response is generally ascribed to high mutation rate of their genome. We challenge this assumption and propose that molecular mimicry of host antigens by these pathogens could also participate to this resistance. Several studies show that there is no correlation between the mutation rate value of a pathogen and the possibility to develop an effective vaccine. On the other hand, pathogens which do not respond to vaccine are usually reported to display host protein mimicry.

We propose to suppress in the thymus the epitopes of the self which are in common with the pathogen. This could be achieved by intrathymic injection of antibodies against this microorganism. These antibod- ies would be obtained by vaccination of a foreign animal species. It is expected that the negative selection of the CD4+ and CD8+ T lymphocytes specific for these epitopes would be prevented, that the number of epitopes recognized as foreign to the host would be increased and that the immune response diversity would be enhanced.

Résumé simplifié et en français de l’auteur (2015)

Je propose un traitement pour améliorer la réponse immunitaire, dans les cas où il n’y a pas de vaccin (Sida, malaria...), ou lorsqu’il doit être renouvelé chaque année (grippe).


On attribue en général l’échec à la faculté que le pathogène a de muter, c'est-à-dire de modifier certaines de ses protéines. Bien que ce soit le dogme officiel, je crois que ce n’est pas la cause principale. Il y a des virus contre lesquels il existe des vaccins efficaces et qui ont une vitesse de mutation élevée (cf. biblio de l'article) et aussi l’inverse. Je propose que ce qui est important, c’est le taux de ressemblance des proteines du pathogène et celles de l’hôte.
 

  • Si beaucoup d’épitopes (les caractéristiques des protéines) du pathogène sont identiques à ceux de l’hôte, très peu sont différents (de ceux de l’hôte) et capables d’induire la production d’anticorps par vaccination (Figure 1 de l'article). Si le pathogène mute, les épitopes sont en partie changés et il ne reste plus assez d’anciens épitopes capables de réagir avec les anticorps de la vaccination.
     
  • Si au contraire beaucoup d’épitopes du pathogène sont différents de ceux de l’hôte, il y a beaucoup d’anticorps différents formés au cours de la vaccination et les mutations laissent encore assez d’épitopes anciens réagissant avec le vaccin (Figure 1 de l'article).


Comment se placer dans ce dernier cas ?

Le thymus est un organe dans lequel seuls les lymphocytes T (une catégorie de globules blancs) reconnaissant les épitopes étrangers à l’hôte sont conservés. Ceux reconnaissant les épitopes de l’hôte (l’ensemble du soi) sont éliminés.

Je propose de vacciner un animal d’une race choisie pour donner des anticorps nombreux avec le pathogène, et de purifier ces anticorps par chromatographie. Puis d’injecter ces anticorps dans le thymus de l’hôte (l’homme), où se fait la reconnaissance des lymphocytes T. Un certain nombre de types d’épitopes humains seront éliminés par ces anticorps et ne feraient plus partie de l’ensemble du soi et deviendraient donc des épitopes étrangers (Figure 2 de l'article). Au cours d’une vaccination ou d’une infection ultérieures, un plus grand nombre d’épitopes du pathogène seraient reconnus comme étrangers, donnant lieu à beaucoup de types d’anticorps, et dans ce cas les mutations du pathogène seraient sans effet.

Les travaux de Gérard Berger

Gérard Berger, ancien élève de l'ESPCI, diplômé en 1960, Docteur es sciences en 1966 après une Thèse d'Etat au CNRS (Centre de la Cellule Normale et Cancéreuse de Villejuif), fut également Ingénieur-Chercheur au CEA, département de Biologie, jusqu'en 1998. Il continua à réfléchir  à de nombreux sujets scientifiques après son départ à la retraite, notamment sur le cancer et  l'immunologie. Suite à la parution de cet article sur les vaccins, de très nombreuses invitations affluèrent pour des congrès, colloques et conférences dans le monde entier. Malheureusement, étant décédé en décembre 2017, son article n'eut pas la suite qu'il méritait.

Eveiller l'intérêt des chercheurs et inspirer de nouvelles pistes

"Sans la curiosité de l’esprit, que serions-nous ? Telle est bien la beauté et la noblesse de la science : désir sans fin de repousser les frontières du savoir, de traquer les secrets de la matière et de la vie sans idée préconçue", disait Marie Curie.

Dans le contexte actuel de la pandémie du Covid-19, nous, sa famille, avons souhaité mettre cet article à disposition, compte tenu des idées innovantes qu'il apporte, en espérant qu’il éveillera l'intérêt et la curiosité des chercheurs, et pourquoi pas qu’il inspirera de nouvelles pistes.

Avec nos remerciements pour l'attention portée au contenu de cette page,

La famille de Gérard Berger

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